Vous aimeriez trouver votre style ? Savoir enfin ce qui définit votre personnalité artistiquement ? Vous voudriez qu’en voyant vos réalisations vous vous disiez “ça me correspond vraiment” ? Vous n’êtes pas seule !
Pour vous guider dans ce processus, je vous donne mes conseils, mon expérience et mon avis sans filtre sur ce qu’est le style et comment trouver son style.
C’est parti ⤵️
Déjà c’est quoi, un style artistique ?
Un style artistique, c’est avoir une certaine constance dans ses choix créatifs qui portent sur :
- Les couleurs
- Les formes
- Les techniques : aquarelle, acrylique, huile, crayons, numérique…
- Les sujets : fleurs, paysages, nature morte, action, portrait…
- Le fond : les messages, le ton et l’ambiance transmise par votre art
Cette définition est large et il peut y avoir différents points de vue, gardez en tête que je vous partage le mien.
Pour moi, le style c’est trouver un moyen de s’exprimer avec son art. Quand on exprime sa personnalité, le résultat est souvent une constance qui revient sur un ou plusieurs des paramètres précédents. Ça ne veut pas dire s’imposer un cadre et ne plus en dévier. De plus, le style évolue avec le temps.
Observons le travail de plusieurs de mes artistes préférées pour creuser :
Étude de cas
BEYA REBAÏ
Botanical Garden, Pastels à l’huile, 2023, Illustrazioni Seriali / Étude de fruits, Crayons de couleurs, 2023, Instagram @beya_rebai / Observer Toujours, Feutres fins sur papier, 2022, Slow Galerie
Dans son travail, Beya utilise principalement les pastels à la cire, mais ça lui arrive aussi d’explorer d’autres medium comme ici les crayons de couleurs ou les feutres fins.
Les fils conducteurs (pour moi) sont son approche de la forme (beaucoup de petits détails), l’omniprésence du monde des végétaux, un ton apaisant et sa palette de couleurs.
HELEN DEALTRY
Dutch Florals 3, encres et aquarelle, 2021 / Single Bear Sighting, gouache et encres, 2021 / Rose 13, mix media, 2022 / Iris 17, encres et aquarelle, 2023 / source : helendealtry.com
J’adore le travail d’Helen. Elle met les medium (gouache, aquarelle, encre…) au service de son style et non l’inverse. Elle explore des palettes très variées (parfois fluos, parfois plus réalistes, souvent très colorées).
Alors quel est le lien ? Je dirais ses sujets qui tournent autour de la nature (paysages, fleurs) et l’expressivité de ses formes, avec une recherche permanente autour des marques et des contrastes.
CARRIE SHRYOCK
Oiseaux, procreate, 2022 / Tour de fox, procreate, 2023 / Série de paysages, Gouache, 2016 / Lignes et couleurs, gouache, 2017 / source : carrieshryock.com
Je suis Carrie depuis des années et j’ai vu son style évoluer avec ses différentes explorations. Paysages et abstrait à la gouache en 2016-17, projets autour des
animaux et de l’enfance sur la tablette en 2022-23. On retrouve des fils conducteurs : les couleurs, le ton un peu vintage, le travail des textures…
3 mythes sur le style
Avant d’aller plus loin sur la question de comment trouver son style, il me semble important de d’abord déconstruire les idées reçues sur le style. Il faut d’abord cesser de nourrir une pression inutile sur ce qui serait le bout du chemin, une sorte de graal qu’on atteint une bonne fois pour toutes. Idée qui nous empêche finalement de voir qu’on est déjà sur le chemin.
Peut-on réussir sans style artistique ?
Selon moi, ce n’est pas possible d’avancer dans sa carrière artistique sans développer son style.
Comme le dit Chase Jarvis dans son livre Creative Calling, imaginons que vous maitrisiez un art comme le piano. Vous savez lire une partition, l’interpréter, même écrire une chanson et jouer devant un public. Mais si vous n’avez pas trouvé le moyen de vous exprimer de façon authentique avec cet art, vous ne ferez jamais de hit.
Votre style va vous aider à être plus reconnaissable et à clarifier qui vous êtes et quelle est votre démarche artistique. Ça va renforcer votre crédibilité et la confiance qu’on va vous accorder.
Si vous voulez créer pour vous, pour le fun et sans vous professionnaliser, alors vous n’avez pas forcément besoin d’explorer votre style artistique. Mais si vous voulez aller + loin avec votre art, je pense que c’est indispensable.
Le problème avec “je n’arrive pas à choisir un seul style”
Avoir un style ce n’est pas choisir un combo gagnant thème/technique/couleurs/ton et ne plus en décoller.
Vous avez le droit de faire une série en N&B au crayon et des grands formats colorés à l’acrylique. Vous avez le droit de varier les sujets. Votre style c’est vous, de façon authentique. Vous êtes unique, votre style aussi.
Si vous avez du mal à trouver votre style, alors c’est probablement que vous n’arrivez pas encore à vous exprimer pleinement via l’art.
Quand vous dites “je veux plusieurs styles car j’aime trop de sujets et techniques, je n’arrive pas à me décider sur quelle technique approfondir”, pour moi c’est se tromper de combat.
C’est là où l’école d’art fait une grosse différence. À l’école d’art, vous avez en général du temps pour tester beaucoup de techniques, sujets, approches ce qui fait que petit à petit votre style se renforce.
En tant qu’amateur, on prend moins ce temps d’exploration.
Dès qu’on commence à être à l’aise avec une technique, on a tout de suite envie d’avoir un style et de se professionnaliser. Passer des mois à tester plein de choses et faire du volume ça ne nous tente pas. On veut un style, vite.
Si vous n’arrivez pas à vous décider, continuez à explorer et ne fermez pas de portes, rappelez-vous : le but n’est pas de choisir mais de réussir à vous exprimer. Ayez conscience que ça prendra un peu de temps !
Vous voulez 12 styles de 12 personnes différentes : “Mon style c’est l’aquarelle comme Patrick, la gouache comme Maru, Procreate façon Sara.”
Encore une fois, en tant que hobbyiste, ce n’est pas un souci. Mais sinon à quoi ça sert d’avoir 12 styles ? Avec 12 styles, vous n’exprimerez jamais vraiment qui vous êtes. Et vos 12 styles non-mixés ne seront jamais assez distincts pour être reconnus.
Et si je m’ennuie avec mon style ?
Votre style c’est votre empreinte digitale, c’est vous.
Être vous-même vous ennuie ? Il n’y a pas trop de risque.
Le monde n’a pas besoin d’une Adèle bis.
Le monde veut vous connaître.
Vous style peut évoluer. Et il évoluera, avec vous.
Et si vous n’aviez pas vraiment peur de vous ennuyer, mais plutôt de ne pas avoir de choses suffisamment intéressantes à partager avec le monde ?
Et si vous n’étiez pas si intéressant(e) ?
Alors oui, ça parait alors plus sûr de faire les 12 styles de personnes qui sont déjà reconnues. Pourtant croyez-moi, votre regard, votre point de vue, votre expérience, vos choix de couleurs, de formes, de thèmes. Tout ça est intéressant.
Un style ce n’est pas seulement un combo gagnant d’un médium, d’une palette de couleurs, d’un thème, d’un ton et d’un type de formes. Combo qui par chance, ne serait pas déjà pris par quelqu’un. Non, c’est le moyen pour vous de vous exprimer le plus facilement possible avec votre art. Et il s’avère que pour ça, vous choisirez probablement souvent les mêmes combo qui feront que votre style deviendra reconnaissable. Mais c’est seulement la conséquence, pas le point de départ.
Soyez plus vulnérable et demandez-vous : êtes-vous prêt à mettre de vous-même dans votre art ? Êtes-vous prêt à partager qui vous êtes avec le monde ?
Car ce qui vous empêche de trouver votre style aujourd’hui, c’est peut être que vous vous jugez pas assez intéressant pour avoir quelque chose à partager. Au plus vite vous irez en vous même avec votre art, au plus vite votre style deviendra évident.
L’ingrédient n°1 pour trouver son style
Pour trouver votre style, l’ingrédient n°1 pour moi, c’est le volume.
Soyons réaliste, votre style ne va pas vous tomber dessus après seulement 3 peintures.
Vous ne pourrez pas non plus “donner plus de style à votre travail”.
Ça sonnera faux, ça sera ce que votre tête pense que votre style doit être et pas vraiment vous. Ça ne sert à rien de réfléchir à ce que votre style pourrait être. Votre style viendra de l’action.
Ceci étant, il ne faut pas confondre quantité et qualité..
Faire 200 créations sur un sujet qui vous barbe histoire de : ça ne sert à rien. Alors sur quel sujet créer pour finir par trouver son style ?
À la recherche de l’effet waou…
Voici mon avis : il faut partir à la recherche de l’effet waou. L’effet qui vous fait dire “waou. c’est trop bien”. Ça doit être votre boussole.
Pour cela, lancez-vous dans une grande exploration, autorisez-vous à tester différentes techniques, sujets, couleurs, tons… sans contrainte. Ne soyez pas trop militaire en mode “je vais faire 20 paysages, 20 portraits, 20 bouquets…” Non. Commencez l’exploration jusqu’à tomber sur quelque chose qui vous fait l’effet waou.
Déroulez la pelote tant que l’effet est là. Si ça ne vous plait plus, partez dans une autre direction.
Exemple de ce qui pourrait se passer si vous suivez vos inspirations
Vous commencez l’exploration en dessinant des bambous. Ça vous inspire une nouvelle palette de couleurs. Vous avez envie de faire des paysages avec ces couleurs. Vous cherchez des références et faites 5 mini-paysages. Finalement ça vous donne envie de tester une planche type carnet de voyage en mix-media. Ce qui vous donne l’idée d’explorer l’encre, vous faites 5-6 peintures à l’encre puis suivez un cours vidéo sur le sujet pour en apprendre plus. Au bout de quelques mois, vous avez exploré des dizaines d’idées et produit du volume tout en vous amusant.
→ Votre tête : “c’est n’importe quoi tu ne trouveras pas ton style, tu pars dans tous les sens. Et puis ce n’est pas cohérent à poster sur Insta, on ne va pas comprendre ta démarche.”
→ La réalité : ce n’est PAS n’importe quoi, c’est justement ce process de volume/tâtonnements qui finira par faire ressortir votre style. C’est votre école d’art à vous. N’essayez pas d’en faire un portfolio cohérent AVANT l’heure (ça n’empêche pas de partager votre aventure).
Les 3 croyances qui vous empêchent de trouver votre style
J’ai honte d’utiliser des modèles
Vous avez besoin d’utiliser des modèles pour créer ? De copier d’autres artistes ? C’est que vous êtes encore débutant sur certains aspects.
Et c’est normal ! Ne vous jugez pas de copier. Allez-y. Nourrissez-vous de ce que font les autres, empruntez des idées, stockez-les. Ne cherchez pas à être original. Copiez.
Il faut bien commencer quelque part. Vous ne pouvez pas débuter ET maîtriser une technique directement ET avoir votre style en ayant fait 5 peintures dont 3 tutos, soyons réaliste.
Il ne faut pas non plus confondre modèle et référence. Un modèle c’est copier une création d’un autre artiste, une référence c’est vous baser sur quelque chose (une photo par exemple) pour votre création. De nombreux artistes utilisent des références, cela fait partie du processus de création.
Vous êtes nombreuses à m’avoir indiqué que c’était difficile pour vous d’accéder à votre créativité à cause de blocages, ça vous empêchait de faire une exploration libre nécessaire pour avancer vers votre style. La copie est une solution pour votre (re)mettre dans le bain. Et pour les personnes les plus démotivées à peindre, je dirais de recommencer avec une activité presque méditative : faire des nuanciers, tester son matériel. C’est basique mais ça peut raviver la flamme.
Le bon élève : vous voulez trop bien faire ?
Vous êtes plusieurs à nous parler du syndrome de la bonne élève comme Isabelle : “je cherche encore ma voie en explorant différentes manières de peindre et d’autre part, parce que j’ai le syndrome de la bonne élève qui peint «à la manière de» mais qui n’a pas trouvée sa propre source créative.”
Je pense que c’est un point clé. Dans votre phase d’exploration, il faut essayer de mettre un point d’honneur à faire “à votre manière” au bout d’un moment. Ça veut dire… accepter l’échec. Partez du principe que vous allez rater, que ça va être moche et “moins bien” techniquement que vos modèles.4
Vos artistes modèles ne font pas mieux que vous (il n’y a pas une manière mieux qu’une autre de créer), ils font simplement ce qu’ils aiment et ils ont plus d’expérience. La meilleure façon de vous rassurer sur ce plan c’est de travailler votre rapport à l’erreur.
Arrêtez de vouloir être original. Voici pourquoi :
Dans votre grande exploration, votre travail en quantité, votre tête va forcément au bout d’un moment vous dire “Cherche un angle d’attaque plus original !”, “met en valeur tes axes de différenciation !”, “ça ressemble trop à un tel là ! c’est du plagiat tu n’as pas le droit d’aller explorer comme ça !”.
Il faut la faire taire.
Continuez à explorer.
Continuez à faire du volume.
Ne cherchez pas à faire un style “différent”.
Faites juste ce qui vous plait.
Vous avez le droit d’explorer le même sujet, les mêmes techniques et le même ton qu’un autre artiste (appelons-le A). Considérons qu’aujourd’hui, tout a déjà été fait et rien n’est vraiment original. En insufflant votre personnalité dans votre art, vous aurez forcément une approche un peu différente de A de toute façon, même avec beaucoup de paramètres en commun. Ce n’est pas du tout la même chose que de refaire/copier délibérément Artiste A.
Si vous ne cessez de voir Artiste A dans votre art, alors faites une session de volume avec des axes complètement différents de Artiste A, ça vous nourrira autrement.
Vos questions sur le style
Et si mon style ne plait pas ?
C’est ce que nous a partagé Martina “Et si ma façon de m’exprimer par l’art ne me plaît pas au niveau visuel ? Ou ne plaît pas à mon entourage ? Quelque part nous sommes tout de même un peu formatés. Il faudrait pouvoir faire abstraction de tout ça…”.
Voici mon avis sur la question : si votre art vous plait, il plaira. Les gens ne sont pas simplement intéressés par l’aspect graphique mais aussi par la personne et sa démarche. C’est ce que m’expliquaient les équipes derrières les grandes plateformes d’art françaises comme Balthasart ou Art majeur interviewées récemment.
Ils me confirmaient que de nombreux styles fonctionnent (des centaines de milliers d’oeuvres sur ces sites). En revanche le point commun c’est un temps d’achat long : l’acheteur lit les descriptions, découvre les coulisses, suit le créateur avant d’acheter. Donc rassurez-vous, si vous aimez ce que vous faites, vous allez rayonner et attirer les gens intéressés.
L’entourage, on s’en fiche un peu. Si besoin au début, gardez vos explorations dans votre jardin secret.
Ai-je besoin d’un style spécial pour vendre ?
Aurélien nous écrivait en disant “Je suis effectivement mes envies, en me demandant néanmoins ce qu’il en serait dans une perspective plus professionnelle. C’est réservé à une petite élite, seule une poignée d’élus y parvient (10% des artistes en vivent, 53% sont sous le seuil de pauvreté).”
Donc cela voudrait dire qu’il faudrait un style spécial, différent de notre expression authentique pour être sûr de vendre ?
Typhaine me faisait aussi remarquer que “des études ont démontré que certaines musiques, certains rythmes, accords, etc, attiraient un plus grand public. Et donc que pour faire un hit, ce n’est pas forcément dû au style (même si l’un n’empêche pas l’autre).”
Je suis d’accord. Vous pouvez être fort(e) pour créer dans un style qui n’est pas votre expression authentique et qui vend. Vous avez le droit de suivre cette démarche, ce n’est pas une honte. Je ne la dénigre pas, j’en parlerai d’ailleurs en détail dans notre cours Cap Créatif, plusieurs modèles économiques sont 100% adaptés à ça si vous le souhaitez.
MAIS, cette solution, qui fait moins la part belle à votre expression authentique, ne conviendra pas à tous.
Pour moi tous les styles peuvent vendre comme tous les styles peuvent plaire. Je ne me concentre pas sur des statistiques négatives, je me concentre sur des success stories et je me mets dans un état d’esprit positif pour attirer mon audience idéale.
J’ai deux styles, dois-je choisir ?
Voyons l’exemple de Mirabelle qui nous a écrit il y a peu : “quand je dessine au traditionnel, je fais des aquarelles réalistes, et quand je dessine sur tablette je fais de l’illustration enfantine, très stylisée et colorée. J’ai essayé d’allier les deux pour le professionnel mais ils sont tellement différents que chaque style s’adresse clairement à un type de clientèle différent. Alors est ce que je devrais me concentrer sur un des styles que j’ai pour le pro et garder l’autre en tant que hobby ?”
Voici mon avis sur cette question pas simple :
Est-ce que ces deux styles sont deux facettes de votre expression authentique ?
- Si oui, vous pouvez tout rassembler sous la même ombrelle. Par exemple, une partie de votre site peut être votre portfolio illustrations enfantines pour les marques et une autre partie e-shop d’originaux à l’aquarelle réalistes pour des particuliers.
→ Vous êtes un artiste avec plusieurs facettes, vous avez le droit d’explorer plusieurs façons de vendre. C’est plus difficile de tout faire à la fois, mais si le tout est VOUS et que vous savez l’expliquer, ça fera sens pour vos audiences.
- Si non, ça veut dire que 1 ou 2 des styles est un style commercial que vous arrivez bien à faire mais qui n’est pas VOUS. Vous avez du mal à expliquer la cohérence entre les deux, hormis que vous maîtrisez la technique. Et c’est OK. Par contre vous aurez alors beaucoup de mal à vendre les deux au même endroit, il n’y aura pas votre personnalité pour lier les deux.
→ Je vous aurais alors conseillé de ne pas mélanger les deux sur un même compte/site, ça peut même vous décrédibiliser auprès de vos différentes cibles.
Est-ce que vous voyez la différence ? C’est minime mais clé pour moi.
Comment savoir si mon style est mûr ?
Si vous êtes à la recherche de votre expression personnelle, voici mes conseils pour savoir si vous aboutissez :
- Avez-vous ressenti l’effet waou pendant vos explorations ?
- Voyez-vous une constance dans les couleurs, les formes, les techniques, le fond ou les sujets que vous traitez ? Si vous n’y arrivez pas :
- Affichez une quantité représentative de votre travail au mur et voyez ce qui en ressort.
- Demandez aux autres de qualifier votre travail sans les influencer.
- À quels moments avez-vous eu l’impression de réussir à vous exprimer le plus facilement ?
- Développez-vous un certain respect pour votre art ? Vous arrivez plus facilement à expliquer vos choix, vos influences, vos habitudes, vous n’avez pas envie de dénigrer constamment votre art.
Nous détaillons plus en détails ces points dans notre article dédié aux questions à se poser pour savoir si son art est prêt.
D’autres indices :
- Vous ne voyez plus systématiquement le travail d’un autre dans votre art.
- Vous avez moins peur d’attaquer un sujet inconnu. Vos réflexes vous rassurent.
- Vous ne vous lassez pas de vos paramètres de prédilection. Vous prenez souvent le même type de décisions mais pour l’instant, vous n’avez pas envie d’autre chose.
Si vous n’arrivez toujours pas à voir votre style émerger après 30, 50 créations… faites 70, 120 créations.
N’oubliez pas, quand vous cherchez à mettre des mots sur votre style, vous ne cherchez pas à prouver comment vous vous distinguez des autres – d’autres personnes font peut-être quelque chose de similaire. Vous cherchez à expliciter les moyens artistiques (formes, couleurs, ton, sujet, techniques) du moment qui vous permettent le mieux de VOUS exprimer.
Avoir un style : les risques
On a parlé de tous les aspects positifs du style mais sachez qu’il y a tout de même quelques points négatifs.
Louise en soulève un premier ici : “Après par contre quand ça fait longtemps que tu as un style qu’on te reconnaît sur les réseaux sociaux pour celui-ci c’est parfois dur d’en sortir. Au bout d’un moment (ça se compte en année clairement) tu peux te lasser de ton style et avoir envie de raconter autre chose, et j’ai remarqué que c’est souvent mal perçu sur les réseaux sociaux, comme si les gens te suivaient car tu faisais des portraits au crayon et tout d’un coup si tu te mets à faire des fleurs à l’aquarelle c’est le drame.”
Je suis complètement d’accord, on peut s’enfermer dans un style, c’est quelque chose que j’ai vécu personnellement. J’en parle ici.
La solution pour moi c’est de garder des espaces pour continuer l’exploration personnelle en permanence et la montrer en partie à son audience. Cela normalise le fait qu’un artiste est en constante évolution.
Une rupture trop forte d’un coup est synonyme d’un manque d’authenticité de votre part à un moment donné : vous n’osez plus montrer votre vraie expression à cause de diverses peurs.
Affirmer son style : de nouvelles peurs à débloquer
Avoir un style, c’est s’exposer à la critique.
Si vous nous dites que votre album est reggae, on va forcément vous comparer à Bob Marley. Si vous dites que vous faites de l’abstrait, on va forcément penser à tel ou tel autre artiste.
Seth Godin dans son livre The Practice dit que c’est tellement plus simple de dire “Oh, je peins selon l’envie du moment, sans style particulier”. Parce que là, on vous ignorera probablement.
Avoir un parti pris, s’exprimer de façon authentique à travers votre art, c’est vous mettre d’une façon ou d’une autre dans une case. Ça va forcément vous attirer des critiques. C’est plus safe de ne pas aller dans l’arène et d’être en mode touche à tout amateur (ce n’est pas mieux ou moins bien, c’est plus safe).
Ayez conscience que ce travail d’affirmation de votre style est un travail d’expression de soi et que ça va forcément venir vous chercher plus loin que l’aspect technique. Les critiques reçues vont piquer car elles vont vous toucher VOUS. Il faut y être préparé. Ça peut aussi expliquer pourquoi vous n’arrivez pas à trouver votre style. Car vous avez cette peur inconsciemment de vous exprimer et c’est plus safe pour l’instant de rester dans l’ombre.
C’est à vous !
Si vous ne deviez retenir qu’une chose de cet article c’est de peindre beaucoup de réalisations (des dizaines) sur des sujets et avec des techniques/couleurs qui vous inspirent sur le moment. On ne décide pas d’avoir un style donné, notre style s’affine à mesure qu’on pratique et qu’on met de soi dans ses créations. Quand vous aurez plusieurs dizaines de créations, tentez de distinguer ce qui les unis. C’est là le début de votre style.
Avez-vous encore des questions sur le style artistique ? Dites-nous en commentaires.
